Le service des urgences à Luçon est fermé depuis ce mardi 31 janvier à 14h, sauf pour les urgences vitales | © TLSV
Des personnels « à bout »
Depuis mardi 31 janvier à 14h, le service des urgences de Luçon est à l'arrêt, hormis pour les cas d'urgences vitales. Mais pourquoi ? Tout simplement parce que de nombreux arrêts maladie ont été déposés. Un ras le bol des soignants qui veulent se faire entendre et alerter sur leur situation : « On est à bout ! Nos conditions de travail se dégradent. Nous manquons d'espace pour accueillir toutes les personnes prises en charge, qui doivent attendre dans les couloirs, sans aucune intimité (...) » souligne une infirmière. « On a l'impression de maltraiter nos patients et nous devons les accueillir dans des conditions décentes ».
Pour le moment, ces différents arrêts maladie sont déposés sur 48 heures et concernent une vingtaine de soignants sur les 25 que compte le service. Le service des urgences de Luçon devrait encore être fermé jusqu'à jeudi 2 février, à condition que ces arrêts ne soient pas renouvelés.
Un des slogans devant le service des urgences de Luçon | © TLSV
Une action qui s'étend à la région
Des appels à déposer des arrêts maladie en masse circulent sur les trois sites du Centre hospitalier départemental, à Luçon, Montaigu et la Roche sur Yon. Mais cette mobilisation chez les personnels des urgences des hôpitaux publics ne se limite pas à la Vendée mais également à d'autres départements de la région des Pays de la Loire comme le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique.
L'hôpital public est plus que jamais en souffrance. Et pour les personnels, il semble que l'arrêt maladie soit le seul recours pour se faire entendre.. Il faut bien le reconnaître, la grève a peu d'impact, car de part leur statut, les grévistes sont assignés au travail...
Début janvier 2023, des tensions comme celles-ci ont eu lieu en Ile-de-France au niveau des urgences de l'hôpital de Pontoise où 90% du personnel était en arrêt maladie.
Quant à Luçon, cette action sera sans nul doute au cœur des échanges du collectif mobilisé chaque vendredi soir à 18h devant l'hôpital de la ville.
La présidente de l'association d'usagers pour la défense du service public du pays de Luçon (ADSP), Evelyne Deluze, s'inquiète de la situation et apporte son soutien aux soignantes et soignants : « nous soutenons les personnels qui n'en peuvent plus ! (...) Nos inquiétudes portent aussi sur la fermeture du bloc opératoire et la perte du gastro-entérologue sur le site de Luçon (...), ou encore la fermeture du laboratoire de nuit ».
Rendez-vous ce vendredi 3 février à 18h00 devant l'hôpital de Luçon pour une nouvelle mobilisation en faveur de ce service de santé, indispensable aux habitants du Sud-Vendée.